Un projet de charte pour la protection et le développement des oasis
tunisiennes a été exposé au cours d'un séminaire régional organisé à
Gabès par l'Association de protection de la ville de Gafsa, avec la
collaboration de l'Association tunisienne pour l'environnement et la
nature de Gabès.
Cette charte, qui est une sorte de pacte national,
vise la reconnaissance du système des oasis avec ses dimensions
écologique, sociale, économique et culturelle. Il comprend 23 chapitres
généraux et des orientations sectorielles portant sur la préservation du
sol et de la flore, la lutte contre la désertification et la sauvegarde
des ressources hydriques. La charte compte, aussi, des articles sur la
protection des terres agricoles, la lutte contre la pollution, la
sauvegarde de l'héritage culturel et naturel, l'aménagement territorial,
la planification urbaine, ainsi que l'éducation, la sensibilisation, la
formation, la recherche scientifique, l'encouragement à
l'investissement et la consolidation de la coopération internationale.
Elle fixe, en outre, les règles régissant le rôle des organisations
professionnelles agricoles et industrielles, ainsi que celui des
associations, en plus d'autres dispositions.
Au cours de ce
séminaire, un aperçu a été présenté sur cette charte et sur son
importance pour la protection des oasis tunisiennes qui sont menacées de
disparition, aujourd'hui, alors qu'elles représentent un héritage
culturel qu'il faut sauvegarder et reconnaître en tant que l'une des
composantes de l'héritage agricole national et mondial. Ce projet de
charte a bénéficié du soutien et de l'aide de l'Organisation mondiale
pour l'alimentation et l'agriculture – FAO, et du Fonds mondial pour
l'environnement – PNUE. Les parties qui l'ont préparée souhaitent
qu'elle fasse partie du préambule de la nouvelle constitution
tunisienne, en vue d'aider à l'instauration d'un système juridique
spécial pour les oasis tunisiennes, lequel permettrait de mettre fin à
l'importante dégradation de ce bien national à cause de différents
facteurs dont les changements climatiques, l'expansion urbaine, le
délaissement, le morcellement de la propriété, l'insuffisance des eaux
d'irrigation et la pollution industrielle.
La Presse (Tunis) – AllAfrica 18-01-2013